L’aphorisme est un passe-partout utile à nombre d’écrivains pour pratiquer une forme de provocation (voire de subversion) sous divers déguisements. Il peut se mettre au service d’une idée forte, avec éventuellement une exagération propre à asseoir une réputation et à susciter la controverse. Au service aussi de la facétie par des tours de passe-passe sur le langage et sur les jeux de mots de tout poil, signifiants ou non. Au service aussi du culte hautement salubre de l’absurde. Son empire s’étend donc des jugements altiers de Chamfort au ludisme populaire de l’almanach Vermot, en passant par les apories existentielles de G.C. Lichtenberg ou Pierre Dac. (En ce qui concerne Vermot, au-delà du mépris bonhomme dont il est la cible, rappelons quand même qu’il ne manque…