Produits pharmaceutiques, profit, compétitivité, investissements financiers, flux boursiers, nouveaux marchés, courriels, tweets, voilà le quotidien d’Alex, 59 ans, chef d’entreprise. Habitué à diriger son monde, arrogant, cynique, un brin mégalo, il ne s’embarrasse pas d’écouter les autres ou de paraître sympathique. L’empathie ? Connaît pas. C’est un rouleau compresseur. On fait ce qu’il dit. Point. Et on ne le contrarie pas.Le temps passe, tout fonctionne dans une mécanique bien rôdée, puis sa mère meurt des suites d’une longue maladie. Ayant coupé les ponts avec sa province natale et ses origines modestes, il est embarrassé par cet événement. Il n’est pas triste, il veut juste signer les papiers et organiser des funérailles rapidement pour retourner…
Paola Ortiz, une quadragénaire surnommée « la Mécanette », travaille seule dans son garage appelé Toto-la-dépanne à Pradonas, au pied des Pyrénées. Bousculant les stéréotypes de genre, elle aime travailler avec les mains dans le cambouis et a ouvert la porte de son atelier aux hirondelles qui y ont construit leur nid et colorent le sol de leurs déjections. Voilà un brin de femme peu courant qui s’assume et n’a pas peur de remettre à leur place les hommes aux propos machistes.
Hé, les fadas ! Vous avez encore picolé ou quoi ? C’est pas marqué « pute » sur mon front, mettez-vous bien ça dans votre caboche ! C’est Toto-la-dépanne, ici, pas Toto-la-Partouze. Mais vous me prenez pour qui ? Pour la mère Teresa du sexe ? Ça ne tourne pas tout rond…