La narratrice est une jeune femme dont la vie en dehors de sa passion déçue nous échappe, s’est figée : on la découvrira figurante lumière un peu gauche et désormais pétrie de rêves hallucinés ou amers. Une de ces héroïnes candides et crues à la fois qui ont aimé danser sous un regard aimant mais ne vivront plus de pas de deux avec le partenaire élu. Une amoureuse (é)perdue, une laissée-pour-compte qui n’a plus qu’une maison jadis partagée où se tapir loin du monde et revivre à l’envi le manque de l’être adulé, parti au bras d’une autre : « Tu es avec elle le matin. Tu ouvres les yeux en face des siens. Tu dis bonjour tout sommeil sur ses lèvres, avant de tirer sur les draps et de jouer à faire le chat pour la réveiller en riant. »À force de « passer…
Que faire, que crier face à un monde qui sombre, qui s’enfonce dans la musique de la fin ? Que faire de ses rêves, de sa rage, des arcs-en-ciel de colère qui étranglent les jours et les nuits ? Après deux romans Les poupées sauvages (Éditions Délirium), Les citrons (Éd. Murmure des soirs), Claire Olirencia Deville délivre dans Puisque c’est la fin du monde un ensemble de textes pulsés par l’aspiration à un autre monde, le constat désespéré d’un « trop tard », la dénonciation virulente des mécanismes d’aliénation, des lois de l’oppression et du profit qui mènent l’humanité droit dans le gouffre. Le recueil s’ouvre sur le texte « Demain », lequel ausculte une double agonie, celle d’un vieux monde « sexiste homophobe et raciste », d’un patriarcat…