C’est une belle image de femme à découvert que nous propose Christine Aventin dans son roman Portrait nu. Non que l’intime soit vraiment dévoilé, il n’apparaît clair que dans ces textes en italiques et sous un régime narratif différent qui jalonnent le récit. C’est la contradiction fondamentale qui sous-tend l’ensemble : en dire beaucoup et se réserver.Pornographique, le texte ne l’est pas, bien qu’on puisse se croire invité à une espèce de transe lubrique à la lecture du premier chapitre qui se veut exhibitionniste et insiste sur le voyeurisme, avec déjà le risque du doute. Ce ne sera en effet pas le cas car, à partir de cette mise en scène initiale, c’est un récit autonome qui se met en place, une vraie histoire. Qu’on pourrait qualifier d’amour,…
En avril dernier, Christine Aventin sortait FeminiSpunk chez Zones, une réflexion anti-conformiste sur le potentiel révolutionnaire des filles. Ce livre a occupé l’autrice pendant trois ans. Trois années durant lesquelles il n’y a pourtant pas eu que l’écriture. Non. Or pas de place dans l’essai pour dire « la débandade politique sur la ZAD où [elle] vivait », l’otite qui tourne mal au point de vivre « le coma, la douleur, l’aphasie », le crâne trépané, mais aussi « les deux ruptures amoureuses simultanées ». Non. Pas de place dans FéminiSpunk, livre de force et de puissance.Ce n’est qu’une fois l’ouvrage terminé qu’autre chose a surgi. Par flashs. Et autant de poèmes réunis dans un recueil organisé en cinq chapitres. Scalp. Ou la face obscure…
Christine AVENTIN, FéminiSpunk. Le monde est notre terrain de jeu, Zones, 2021, 136 p., 15 €, ISBN : 978-2-355221-64-4« Christine Aventin est une fille un peu gauche ; un écrivain contrarié. De genre littéraire fluide, elle publie au même momentScalp(poèmes) – (à l’arbre à paroles, collection « if ») ». Ainsi se présente l’autrice dans les deux livres, signés de sa main, qui ont paru cette année.Tout commence avec : t’écrirais pas un truc sur le féminisme punk ? ou comment les copines anarcaféministes, à qui manquait une définition, ont un jour interpellé Aventin. FéminiSpunk est sa « réponse ». Un essai – à prendre au sens de « tentative de bricoler [une] histoire » – pour lequel l’autrice est rentrée tout entière à l’intérieur du…
Couronné par le prix quinquennal de l’essai de la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2017 pour sa première édition au Somnambule équivoque et aujourd’hui réédité dans la collection Espace Nord, Breillat des yeux le ventre est conçu comme un corps textuel inouï au travers duquel se conquièrent un sujet politique et un nouveau plan d’écriture. Revenant sur sa trajectoire littéraire — le coup d’envoi du Cœur en poche, la dépossession de l’œuvre, de soi, le rapt de l’œuvre par le père —, Christine Aventin tisse une machine littéraire autour d’un feu central, d’un attracteur moléculaire, Catherine Breillat. Dans un jeu de miroirs, d’interfécondation (au sens où Proust l’évoque dans Sodome et Gomorrhe), les films, les écrits de Breillat se retrouvent…
Dans son récit Scalp (L’Arbre à parole, avril 2021), Christine Aventin nous propose sa rétrospective sur une histoire personnelle teintée de chagrin et de maladie, le tout avec une poésie tantôt légère, tantôt émue.
S’il semblait que la crise sanitaire agaçait les esprits tant elle est médiatisée, Christine Aventin a malgré tout décidé de s’emparer du sujet en retraçant son histoire personnelle alors qu’elle rédigeait FéminiSpunk pour les éditions La Découverte. Bien que cet ouvrage soit présenté comme une analyse lucide du potentiel en puissance des femmes, il ne permettait pas à l’autrice de s’exprimer quant au quotidien dénué d’espoir qu’elle vivait. Dans Scalp, récit avant tout poétique, l’autrice nous dévoile son expérience dans un texte…