Que faire quand le sentiment de l’absurde, du crépuscule éternel nous vrille, quand la musique du néant bourdonne dans les tympans ? C’est depuis ce lieu béant, depuis ce nihilisme que Charlie Demoulin lance Silence me mord, premier récit (davantage que roman) que l’on lira comme un autoportrait à l’ère du désenchantement généralisé. Gravitant autour de la came et du sexe, la vie du narrateur baigne dans un non-sens que la défonce et la baise compulsives permettent d’endurer. Si la formule « Last exit to Bruxelles » convoquée en quatrième de couverture propose une filiation avec Last Exit to Brooklyn de Hubert Selby Jr, les similitudes dans la description des tribus underground ne sont qu’apparentes. Récit qui se passe durant le confinement, Silence me mord est…