« Bruxelles à contrejour, ce sont des images, des impressions offertes, puisées, pêchées parfois, au hasard des rencontres dans les rues de Bruxelles. Un projet photo/graphique littéral et littéraire, une visite qui n’a rien de touristique au cœur d’une capitale de cœur. Des lieux, des moments saisis, et des histoires qu’on invente, comme on fait quand on s’ennuie, à la terrasse d’un café. Ou quand on croise d’autres êtres et qu’on se dit, “et si…” » Tel est le projet de l’auteure Catherine Deschepper et de la photographe Martine Henry, défini dans leur préambule. Telle est également leur réussite.
Rue de la Régence, une fée courbée, les bras ballants, le poids du monde sur ses ailes, en suspension lasse. Une Clochette hors du Pays imaginaire,…
Déjà très mature du haut de ses seize ans, Nathan refait le monde avec ses trois meilleurs amis. Sa grand-mère, elle, s’en évade au gré de fantaisies revendicatrices dont elle appréhende de moins en moins clairement les contours. La laisser vivre seule dans sa maison ou la faire emménager dans une séniorie, telle est la question qui s’invite régulièrement dans les disputes des parents de Nathan. Un jour de printemps, Saïma débarque dans cet univers, en entraînant le réagencement puis, le bouleversement.Saïma a fui l’Érythrée avec sa famille. Leur demande d’asile refusée en France, sa mère et sa sœur sont arrêtées ; pas elle mais ça ne saurait tarder, mieux vaut rester cachée. Mais où ? Et si deux problèmes s’annulaient en se résolvant l’un l’autre ?…
Un kiwi dans le cendrier de Catherine Deschepper regroupe des nouvelles autour de trois portraits de femmes : Emma, Inès et Zoé. Trois histoires qui alternent suivant la perspective choisie : l’enfance, le sexe, l’amour, l’état civil… Des femmes qui ont été, qui sont et qui deviennent, avec leurs joies, leurs peines, leurs doutes, leurs satisfactions, leurs chutes, leurs resurgissements.Tout d’abord, Emma qui se teinte des caractéristiques du personnage de Flaubert et qui doit gérer, comme Mme Bovary, le décalage continu entre ses attentes, ses perceptions et la réalité. L’image désirée ne correspondant jamais chez Emma à ce qui est vécu, elle a l’impression permanente de passer à côté de quelque chose. Sa pensée a toujours une longueur d’avance sur la réalité…
Dans Mémoires sélectives, Catherine Deschepper éprouve un plaisir visible à brouiller les pistes, à jouer avec les codes du roman policier pour mieux duper ses lecteurs et lectrices.Ainsi, elle campe le personnage de Wilfrid Zondag, inspecteur de police qui à force d’affaires ratées s’est vu relégué en responsable des fugues de patients atteints d’Alzheimer. Une sorte d’ « Inspecteur du dimanche » sans prestige ni galons qui traîne son ennui dans les rues et maisons de retraite bruxelloises. Au cours de ses pérégrinations, il assiste un peu par hasard à l’enterrement de Marie-Joséphine de la Marinière, égotique bourgeoise dont la sœur, à la sortie de l’église, s’épanche sur l’épaule de l’inspecteur. Elle croit en effet reconnaitre en lui Jacques,…