On ne sait ce qui est le plus jouissif dans les nouvelles de Camille Lemonnier (1844-1913), véritable plongée au cœur de la plèbe ouvrière, agricole et criminelle de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle : la folie qui irrigue ces histoires naturalistes ou l’écriture poétique qui les raconte ? Une écriture parfois critiquée pour trop de sophistications lexicales et phrastiques. Or, c’est précisément par sa beauté, sa richesse et son inventivité qu’elle élève les miséreux hors le commun et les extrait de leur condition tout en ne niant pas, que du contraire, en disant au plus juste : la vie concrète de l’indigence, du labeur, du corps sexuel et mortel, une vie où nécessité fait loi et se fout d’une quelconque morale (bourgeoise).À quoi ressemblerait La…
Peut-on tirer quelque chose d’un livre plein de fiel ? Faut-il le lire malgré son fond misogyne et ses théories antisémites ? Ce sont les questions que Karoo se pose dans cet article portant sur un « classique » de la littérature belge, la Fin des bourgeois de Camille Lemonnier.
Quelle mauvaise prophétie ! La bourgeoisie n’est pas finie, pas même entamée… Comme les bourgeois avaient singé les aristocrates tout en les méprisant, le prolétariat a sauté à pieds joints dans le consumérisme sans arrêter de vouer les bobos aux gémonies. L’esprit de la bourgeoise mercantiliste, la « volonté d’entreprendre », de réussir, de croître, de consommer en consumant, est de nos jours la norme sociale la plus admise. La source ne s’est pas tarie… et Lemonnier,…