Arsène Soreil   1893 - 1989

PRÉSENTATION
Il y a, en somme, deux Arsène Soreil. Le premier est l'auteur bien connu, populaire même, d'un ouvrage constamment réédité, sorte de classique de notre littérature, Dure Ardenne, et, dans une moindre mesure, de Récits divers et jeux de plumes; l'autre est un essayiste qui se souvient d'avoir fait des études d'esthétique et d'avoir, de longues années durant, enseigné cette discipline à l'Université de Liège, auteur doublé d'un polémiste et visant un public plus soucieux de théories et d'idéesIl y aurait aussi - ô Protée - un Arsène Soreil journaliste, un critique littéraire et un poète fantaisiste, voire un dessinateur.BiographieArsène Soreil était né à Rendeux-Bas, dans la région de Marche, le 5 février 1893, dans une famille modeste. Il était l'aîné de six enfants.Dans ses jeunes années, sa famille changea plus d'une fois de domicile, mais il passa l'essentiel de son enfance à Érezée. Enfance campagnarde donc, qui le marquera : elle explique aussi bien son goût de la nature que, sans doute, son sens des valeurs stables, sa préférence accordée à ce qui est fixe ) éternel ) plus qu'à ce qui est mouvement, rupture. Arsène Soreil rappelait volontiers qu'il avait gardé les chèvres, ce qui, au demeurant, était bien normal à cette époque-là. (L'usage se maintint jusque dans l'entre-deux-guerres et n'était pas contraignant au point d'interdire la lecture ou de permettre de cueillir des noisettes au long des haies).Humanités gréco-latines à Bure et à Taintignies; études supérieures interrompues notamment par la Première Guerre mondiale (à laquelle il participa), à Louvain, à Bruxelles, à Liège et à Paris. Docteur et docteur spécial en Philosophie et Lettres (section romane), porteur d'un certificat d'esthétique et d'un diplôme d'études supérieures de l'Université de Paris.Après la guerre, Arsène Soreil entra dans l'enseignement à Bouillon (cf. Récits divers), Tirlemont, Malmédy, puis à l'Athénée de Liège (1929-1953).Dès 1937, il est chargé d'un cours d'esthétique à l'Université de Liège. Au fil des ans, ses attributions iront s'étoffant. Au sein de cette université, il fut, un temps, l'animateur du Cercle inter-facultaire de Littérature (C.I.L.), qui publia plusieurs cahiers Écritures et une revue, La Guimbarde. Rapide à réagir à ses lectures, à l'actualité, Arsène Soreil fut un journaliste fécond. Il dirigea Les cahiers mosans (1932-1934), «revue littéraire liégeoise», La Terre wallonne (à partir de 1936 et jusqu'en 1940), «revue mensuelle de questions sociales et de littérature»; il collabora à Forces nouvelles (1945-1946), hebdomadaire liégeois, au Soir, à La vie wallonne où sa chronique des livres, personnelle, ferme de ton et de propos, est d'un critique sans complaisance. En 1934, il fit partie du groupe qui, autour de Pierre Nothomb, fonda l'Académie Luxembourgeoise. Admis à l'éméritat en 1963, Arsène Soreil est décédé à Liège le 5 mars 1989.

BIBLIOGRAPHIE