Anne Rothschild

PRÉSENTATION
Anne Rothschild, née à New-York en 1943, double nationalité belge et suisse, partage son travail entre une activité graphique de graveur et peintre et une production littéraire. Tout en réalisant régulièrement des expositions à Jérusalem, Genève, Paris, elle a publié de nombreux recueils de poèmes, dont Les Palais du désir, aux éditions Empreintes à Lausanne en 2004, des romans, ainsi que des ouvrages de bibliophilie qu’elle a illustrés. Elle dirige l'action éducative au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme.
  • L'an prochain à Jérusalem, poèmes, Editions Eliane Vernay, Genève, 1979.
  • L'errance du nom, poèmes, Editions Eliane Vernay, Genève, 1982.
  • Sept branches-Sept jours, poèmes, Prix M.P. Fouchet, Editions l'Âge d'Homme, Lausanne, 1983.
  • Du désert au fleuve, poèmes et aquatintes, Editions Michèle Broutta, Paris, 1986.
  • L'eau du marbre, poèmes, Editions Le Cormier, Bruxelles, 1987.
  • Le passeur, poèmes, Editions Empreintes, Lausanne, 1990.
  • Draperies de l'oubli, poèmes, Editions les Eperonniers, Bruxelles, 1990.
  • Le buisson de feu, roman, Editions l'Âge d'Homme, Lausanne, 1992.
  • Les arbres voyageurs, poèmes, Editions Empreintes, Lausanne, 1995.
  • Un châle brodé de larmes, roman, Editions Luce Wilquin, 2000.
  • Palais du désir, poèmes, Editions Empreintes, Lausanne, 2004.
  • Le rêve de la huppe, poèmes, Editions Al Manar, Paris, 2005.
  • Tout commence la nuit, Editions Al Manar, Paris, 2008.
  • L'enfance égarée, Editions Caractères, 2013.
NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Le nouveau livre d’Anne Rothschild relève d’un genre que, en notre époque de mondialisme instantané, on pouvait croire un peu oublié : le récit de voyage. Il relate le périple effectué dans le sud de la Chine en septembre 2018 par l’écrivaine-artiste et une amie, sans doute Sylvie Wuarin dont un beau dessin fait seuil au volume. On devine d’emblée le risque d’un tel projet, accru par l’ignorance de la langue locale et le recours à une interprète : « acclimater notre inconnaissance de l’Asie grâce à des langages connus » (R. Barthes, L’empire des signes). A. Rothschild y échappe-t-elle ? Un premier niveau du texte, le journal d’une touriste européenne, est nourri d’anecdotes, d’observations, d’échanges…


Le Carnet et les Instants

Parmi les pistons de la poésie, les pulsions priment. De mort comprises. En amont, elles se forment, se compriment en pépites dans le corps et de cette mine s’extrait un trésor de mots sélectionnés avec soin (sens, son, respiration) pour les exposer et transmettre… en aval, à bout de souffle, au moment de rejoindre l’océan, le néant.À l’origine du recueil Nous avons tant voyagé d’Anne Rothschild, ce qui en fonde la première partie, c’est l’histoire du peuple juif, la Shoah et toutes les guerres. Dans cette Histoire de l’humanité se fond la sienne, en minuscule quoique centrale comme pour chaque être humain. C’est le deuxième tiers du livre : l’enfance, le mariage, la naissance d’un enfant. En fin de parcours et de récit, troisième époque, ultime et testamentaire,…


Le Carnet et les Instants

En exergue du recueil d’Anne Rothschild, trois vers de l’Ecclésiaste (Quohelet, I, 6) évoquent l’irrémédiable mouvement circulaire du vent et, à l’instar du frontispice dessiné par la poète, annoncent une forme de vertige que les poèmes viendront nourrir. Le vent fou, seul témoin du naufrage qu’il survole sur les eaux bleues du désastre, donne le ton dès le premier texte. S’y inscrit d’emblée la référence aux textes dont Anne Rothschild s’est imprégnée pour construire le recueil comme l’histoire de Noé (Genèse VIII, 6-13), le Cantique des cantiques, Rutebeuf et Villon, des midrashim (exégèses bibliques) et le Coran.La poète inscrit dans ces sources d’inspiration, l’entrelacement des émotions que lui inspire la violence du monde mais aussi celle d’épisodes…