Il naît à Harinsart (Villers-sur-Semois) en 1909. Après de solides études scientifiques au Collègue Saint-Joseph de Virton, toute sa carrière professionnelle se déroule au service du gouvernement de la Province du Luxembourg, où il termine comme directeur.
Sa carrière d’écrivain dialectal commence tardivement. Il a 42 ans lorsqu’il soumet ses premiers textes à divers concours. Et ceux-ci sont d’emblée plébiscités. Il s’essaye à toutes les formes : le théâtre, le conte, mais surtout la poésie, qui emporte sa préférence.
Sa première pièce, La térêsse èt lès-élèctians (1953), s’intéresse aux manœuvres électorales dans les petits villages et remporte un franc succès.
Un premier recueil de poésie, Pa t’t-avô lès ôtes côps, voit le jour en 1954, mais c’est Èl Djan d’ Mâdy (1957) qui est son œuvre majeure. Ce long poème de 1121 vers, puise sa source aux veillées locales, à l’imagination populaire. Le personnage de Djan d’ Mâdy est à la Gaume ce que Tchantchès est à Liège : incontournable. Mais ce recueil, dans la plus pure veine épique, est aussi une vision assez pessimiste et nostalgique de la vie, que seule la foi et la malice – caractéristique essentiel du Gaumais – parviennent à détourner de son destin funeste.
La poésie de Yande se concentre dans 7 recueils. Outre les deux premiers, il compose Lès paumes su lès èteûles (1961), Dokèt d’ fènasses (1966), Feûs d’holières (1984), Botré d’ rutlins (1988), La cossète su l’ tèché (1988).
Son œuvre pourrait être distinguée en trois grandes catégories. La première propose un aspect lyrique, intime, et plus personnel. À ce titre, il évoque souvent des thématiques universelles – l’enfance, la maternité, la vieillesse, la mort. La deuxième catégorie, plus narrative, s’inspire directement de récits de vie et d’histoires locales qu’elle parvient à sublimer avec des mots choisis et des images fortes. La troisième catégorie, quant à elle, est presque ethnographique, restituant au plus proche les jeux, les activités domestiques, les métiers artisanaux, les pratiques religieuses ou les aspects les plus folkloriques, sans être pour autant totalement descriptive.
Suivant les mêmes trames, il se fait parfois conteur, lorsque cela s’y prête mieux, et avec le même talent, comme le démontre son recueil La Louvète à racontes (1982), primé par le Ministère de la Communauté française.
La langue d’Albert Yande est à la fois riche et authentique, et se distingue par une recherche du mot correct. Pour certains spécialistes du gaumais, cette qualité lexicale est telle qu’elle pourrait enrichir la plupart des dictionnaires gaumais existants.
Il fut membre de la Société de langue et de littérature wallonne, de l’Académie luxembourgeoise, et du Groupement des auteurs dialectaux luxembourgeois, pour lequel il fut un animateur actif.
Lorsqu’il décède en 1990, il est communément admis qu’il est le meilleur auteur dialectal que la Gaume ait jamais porté.