Xavier Hanotte

PRÉSENTATION
Xavier Hanotte est né à Mont-sur-Marchiennes en 1960. Il vit près de Bruxelles. Il est de formation germaniste et entre dans la carrière littéraire par la voie de la traduction. Il traduit des auteurs néerlandais — dont  Hubert Lampo — et s’attache tout particulièrement au jeune poète anglais, Wilfred Owen, mort en 1918 à quelques jours de l’armistice. Avec Manière noire, publié en 1995, Xavier Hanotte initie un cycle romanesque autour du personnage de Barthelemy Dussert, inspecteur de police bruxellois, aux amours difficiles, et qui deviendra l’alter ego littéraire de l’écrivain, aussi préoccupé que lui d’ailleurs par la traduction des vers de Wilfred Owen. Le même Dussert réapparaîtra dans De secrètes injustices (1998), Le Couteau de Jenufa (2008), et comme protagoniste en creux dans Derrière la colline (2000, prix Marcel Thiry) qui a pour cadre le front de la Somme pendant la première guerre mondiale, et met en scène un jeune homme poète nommé… Nigel Parsons. On le voit : le romancier aime les chemins qui se (re)croisent, il manie volontiers la mise en perspective et le clin d’œil, il avance à-demi masqué. De livre en livre il construit une œuvre puissamment homogène où l’on retrouve souvent le théâtre de la Grande Guerre et où nous sommes régulièrement conviés à une pénétrante méditation sur le temps. Ainsi le dispositif romanesque des Lieux communs (2002), où la parole est donnée tantôt à un soldat canadien montant au front en 1915, tantôt à un petit garçon partant visiter un parc d’attraction érigé sur le lieu même des combats. En 2010, Xavier Hanotte orchestre avec maestria un roman intitulé Feux fragiles dans la nuit qui vient. Cette fiction dont le décor est cette fois un pays totalement imaginaire, a été rapprochée du Rivage des Syrtes de Gracq ou du Désert des Tartares de Buzzati. C’est là, au fond d’une guerre fantôme, entre île et continent, terres hantées par le texte d’une vieille légende danoise, que devient tout à coup si sensible cette tonalité propre au réalisme magique qui imprègne déjà toute l’œuvre. Le motif du palimpseste apparaît avec clarté. Comme dans les grands textes de fiction on retrouve ici traitées avec brio les questions essentielles, coulées dans une prose précise, distanciée, envoûtante, traversée de fulgurances, du plus british de nos écrivains. Xavier Hanotte est publié chez Belfond et au Castor Astral. Quatre de ses livres sont repris en Espace-Nord.


PORTRAITS ET ENTRETIENS
Le Carnet et les Instants

Imaginer, rêver une autre vie. Et puis écrire pour s’en approcher au plus près. Frôler la vérité des situations, des personnages. C’est tout le contraire d’un métier, explique Xavier Hanotte. Une sorte de passage de l’ange, en quelque sorte. Le réalisme magique n’est pas loin.
Il est rare qu’un écrivain dise ne pas vouloir vivre de sa plume. Rare aussi qu’il considère l’écriture comme une activité secondaire par rapport à l’imagination. Cet écrivain existe pourtant, et nous l’avons rencontré. Xavier Hanotte habite le rez-de-chaussée d’un petit immeuble à Woluwe-Saint-Pierre. Il possède également une maison à Malonne, mais c’est dans son appartement bruxellois qu’il se sent bien pour écrire. Les pièces y sont petites, un peu sombres,…


BIBLIOGRAPHIE


PRIX


NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Enfin, après six ans …, un nouveau roman de Xavier Hanotte !  Même si, depuis Des feux fragiles dans la nuit qui vient, le lecteur a pu se mettre quelques textes sous la dent comme La Nuit d’Ors et Soit dit entre nous… je suis un ours, tous deux au Castor Astral en 2012 ainsi qu’une nouvelle graphique : 1914-1918. Les anges de Mons, publiée en 2013.Mais pour le coup, cela valait la peine d’attendre – nécessité faisant loi, de toute façon – puisque Xavier Hanotte nous gratifie d’un « Romans » et non, ce n’est pas une coquille. Tout commence avec les aventures, qui vont se révéler « croquignolesques »,  de la sémillante lieutenant Bénédicte Gardier mais, …ce n’est pas ce qu’on croit.  Quant à Jérémie Straube proposant son manuscrit…


Le Carnet et les Instants

Xavier HANOTTE, Un parfum de braise, Weyrich, coll. « Plumes du Coq », 2023, 144 p., 16 € / ePub : 11,99 €, ISBN : 978-2-87489-911-9Depuis Le couteau de Jenufa (2008), Xavier Hanotte avait délaissé les personnages de ses premiers romans, tout comme il avait abandonné les récits à trame policière, sans être pour autant des romans policiers. On assiste dans Un parfum de braise au retour de Barthélemy Dussert et de son monde. La constellation des personnages a subi les conséquences de la réorganisation des polices qu’a connue la Belgique et certains sont partis ailleurs. Par contre, des protagonistes des premiers romans reviennent ; mais le temps a fait son œuvre. (Notons cependant qu’il n’est pas nécessaire d’avoir lu les romans antérieurs pour apprécier parfaitement…


Le Carnet et les Instants

Xavier HANOTTE, Le feu des lucioles, postface d’Eric Faye, Belfond, 2024, 102 p., 20 € / ePub : 13,99 €, ISBN : 978-2-7144-0383-4Keith Douglas meurt le 9 juin 1944, trois jours après le débarquement de Normandie, à côté du char qu’il commande, à l’âge de 24 ans. Son œuvre poétique est encore peu abondante ; elle hante cependant Le feu des lucioles de Xavier Hanotte.Le roman commence d’ailleurs par un superbe portrait humain et littéraire du poète, faisant la part belle à des extraits de ses poèmes. On y découvre un homme hanté par la mort dont il sait qu’elle surviendra sans doute bientôt ; un homme qui porte un regard transfiguré par la poésie sur les réalités les plus dures auxquelles il doit faire face. (Pour qui veut découvrir le poète, ce premier chapitre…