Ne rien dire et rester sourd aux mots. Se réfugier dans un néant, en apparence, salvateur et partant, se poser la question de leur pouvoir face à la perte, à l’absence. Voilà sans doute le sujet du beau récit en prose poétique que nous donne à lire Sylvia Búho dans cet ouvrage hybride, L’oie des moissons. Par le biais de cette « chronique d’une naissance oubliée », l’autrice signe un texte puissant, tendre et violent sur l’avortement. Une partition oscillant entre amour et souffrance à l’image de cette chanson que la narratrice compose pour l’enfant, essence ou graine perdues dans l’océan du temps.J’avais initialement prévu de dédier ce recueil à l’essence même, à ma graine. Mais il n’est de poèmes vivants qui puissent exprimer mes sentiments. De…