Michel Joiret

PRÉSENTATION
Né à Bruxelles, le 31 janvier 1942. Professeur de français dans l'enseignement secondaire. Depuis 1980, détaché pédagogique, chargé de mission du C.P.O.N.S. (Conseil de Pouvoirs Organisateurs de l'Enseignement Officiel Neutre Subventionné) pour la Réforme de l'Enseignement Professionnel, actuellement conseiller pédagogique à la Province de Hainaut. Organisateur de débats, foires du livre; conférencier. Animateur de la revue Le Non-Dit. Michel Joiret est aussi critique littéraire, et a collaboré à de nombreuses revues, dont Jalons, Le Thyrse, Marginales, Le Taureau. Il anime la revue Le Non-dit. Animateur littéraire et pédagogue, il donne encore des conférences en France, en Belgique et aux Pays-Bas. Au sein de sa génération, Michel Joiret occupe, c'est incontestable, une place à part, particulièrement dans le domaine poétique. Né en 1942, ce poète qui écrit et publie au reste très tôt manifeste, dès ses débuts certes, mais en son âge mûr surtout, un curieux esprit de réaction, voire d'opposition plus ou moins consciente aux dilections de presque tous ses compagnons de route. On se souvient que, de Jacques Izoard à Christian Hubin en passant par Gaspard Hons ou Werner Lambersy, tous les poètes belges du temps avaient pour ambition de tordre le cou à l'éloquence, d'économiser au maximum les moyens, de fuir l'incandescence et le drapé lyrique. Seules exceptions : Jacques Crickillon et Michel Joiret. Encore ce qui les rapproche ) la défiance sinon la fuite devant ce que j'appellerais, après tant d'autres, le minimalisme poétique d'une part, et l'utilisation volontaire de tous les registres du langage d'autre part ) est-il moins significatif que ce qui les sépare. Pour Crickillon, l'écriture, comme la vie, est un grand théâtre désert et crépusculaire. Un enchanteur désenchanté y arpente, avec un évident néo romantisme et le malaise existentiel du malaimé, des ruines où le marbre se mêle à l'ordure. La démarche de Joiret est plus directe et, Marcel Moreau ne s'y est pas trompé, plus directement humaine. Car l'œuvre entière de Michel Joiret nous raconte l'éternelle et poignante histoire d'un homme jeté par hasard dans la vie, sauvé de l'absurde par le recours au corps de l'être aimé, puis, l'âge venant, condamné, Sisyphe de l'érotisme, à combler par la chair et la frénésie vitale, le trou béant d'une mort qui, malgré la peur et les refus, lui va comme un gant. Tentons donc de voir comment et pourquoi ce jeune et sage poète presque académique s'est soudain, au cours des années septante, métamorphosé en un ironiste décapant, blessé vif aux tessons de la vie.
PRIX
NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

2015, l’heure de la retraite. De la vie professionnelle de Valentin, nous apprendrons peu, sinon qu’elle fut terne et bien rangée. Anodine. Pot de départ payé, Valentin s’installe seul rue Grisar, aux abords de la Gare du Midi. C’est un souvenir d’enfance qui l’a amené là, le souvenir d’un circuit de chemin de fer qu’il avait dû replier en 1952, au divorce de ses parents. Aujourd’hui donc, à deux pas de la plus grande gare du pays, il rend corps à son rêve d’enfant, avec de vrais trains cette fois, et imagine les arrivées de Paris, les départs vers Vintimille. L’univers ferroviaire a imprégné jusqu’à son vocabulaire : dès la première primaire, Valentin entrait « en première classe » ;  à dix-sept ans, il rôdait pendant des heures à la gare,…


Le Carnet et les Instants

Il existe entre un livre et son auteur un espace d’exploration littéraire que Michel Joiret appelle en collaboration avec Noëlle Lans, « Voyage en pays d’écriture ». Le principe en est cristallin : partir sur les traces des écrivains, là où ils ont commis leur œuvre et y découvrir ce que les sens de la présence sur place peuvent offrir. C’est-à-dire les non-dits des auteurs et l’esprit des lieux d’écriture.Depuis 1995, la revue Le Non-Dit, entreprise compagnonique, guide ses lecteurs-voyageurs dans l’environnement des écrivains et fait « parler les pierres qui leur ont servi de refuge ». Il en est ainsi du premier colloque à Epineuil-Le-Fleuriel où est située l’école d’Alain-Fournier, auteur du Grand-Meaulnes. Plusieurs convives s’y sont réunis pour…


Le Carnet et les Instants

Le nouveau-né de Michel Joiret est un hommage au latin et au français à travers deux destins. Luc au 20e siècle en Belgique, et Lucius en Rome antique, à Pompéi, demeure des dieux. Luc et Lucius sont pour les siècles des siècles un seul et même enfant ; l’un de Maman Lune et l’autre de Luna.En famille, Luc « remue le moins possible, fixé sur sa ‘musette aux merveilles’, ainsi qu’il désigne les premiers albums où Jacques Martin met en scène le jeune Gaulois Alix, devenu citoyen romain et ami de César. Cette Rome de BD est devenue son décor de prédilection et son refuge. » Adulte, Luc devient professeur de latin.Mélancolique et testamentaire, dans cette lettre d’amour à la langue et à ses origines, l’auteur confond à dessein les millénaires. Ils ne comptent…


Le Carnet et les Instants

Il existe entre un livre et son auteur un espace d’exploration littéraire que Michel Joiret appelle en collaboration avec Noëlle Lans, « Voyage en pays d’écriture ». Le principe en est cristallin : partir sur les traces des écrivains, là où ils ont commis leur œuvre et y découvrir ce que les sens de la présence sur place peuvent offrir. C’est-à-dire les non-dits des auteurs et l’esprit des lieux d’écriture.Depuis 1995, la revue Le Non-Dit, entreprise compagnonique, guide ses lecteurs-voyageurs dans l’environnement des écrivains et fait « parler les pierres qui leur ont servi de refuge ». Il en est ainsi du premier colloque à Epineuil-Le-Fleuriel où est située l’école d’Alain-Fournier, auteur du Grand-Meaulnes. Plusieurs convives s’y sont réunis pour…


Le Carnet et les Instants

Comment saisir la singularité de la Mer du Nord sans s’immerger dans le premier couplet du Plat Pays de Brel ? Comment toucher sa poésie en se gardant de prolonger les lignes de fuite humides aux nuances grises de Spilliaert ? Comment appréhender la mentalité balnéaire d’Ostende en ignorant les masques, colorés et malicieux, d’Ensor ? Comment percevoir l’air léger des plages (ensoleillées et bondées l’espace de quelques semaines) sans dodeliner sur la voix d’Arno charriant l’ode d’Adamo aux filles du bord de mer ? Comment avoir le cœur qui chavire sans fouler le sable couleur et densité Permeke, sans croiser les monumentaux Marins, sans se rire des mouettes en se parfumant les doigts de crevettes grises ? En lisant le dernier livre de Michel Joiret, peut-être, qui…


Le Carnet et les Instants

Michel Joiret est un marin au long cours de la littérature belge et, à l’occasion de ses quatre-vingts printemps, publie coup sur coup un roman aux Éditions MEO (Stella Maris) et un recueil de poèmes aux Éditions Le Coudrier. Quelle énergie et quelle longévité littéraire !Saluons encore ici son attention permanente aux collègues, amies et amis de ce petit milieu littéraire qui ne cesse de s’agrandir.Le long chagrin de mes jardins de ville est un livre au titre qui sonne comme une complainte et où les poèmes sont cependant en échos subtils à cette joie discrète de voir le temps passer… Cet opus marqué autant par l’émerveillement que par la mélancolie délie ses visions enchantées et mélancoliques dans le même temps, comme on feuillette un livre dont le texte nous…


Le Carnet et les Instants

Le poète, essayiste, romancier, Michel Joiret nous revient en prose avec L’heure du conte, publié aux éditions M.E.O. Il nous conte un crépuscule de vie dont les arcanes de la mémoire, ses pertes et ses surgissements, laissent sourdre des lueurs incandescentes et des aubes naissantes.Un octogénaire, Aurélien Delevert, professeur émérite de l’Université libre de Bruxelles, traverse désormais ses jours dans des déambulations circonscrites entre un banc du bois de la Cambre, l’avenue de l’Uruguay et des escapades imaginaires. Ballotté entre les chemins de traverse mémoriels, les tours du temps qui passe et les hasards de la vie, le protagoniste sait pertinemment que, tantôt, « sa conscience a rompu la longue laisse du temps, elle a substitué au présent l’imagerie morte…