Françoise Mallet-Joris   1930 - 2016

PRÉSENTATION
1930 : Françoise naît à Anvers. Sa ville de naissance, sa Flandre d'origine, sa Belgique la marquent de façon indélébile : elle y situera plusieurs nouvelles et romans. Elle vivra toujours partiellement à Bruxelles où elle vient d'acheter une maison. Si elle a aujourd'hui la double nationalité, c'est parce que l'Académie Goncourt, dont elle fait partie depuis 1970, n'admet que des Français à titre de membre votant. Son père, Albert, est avocat et deviendra plus tard ministre; sa mère, Suzanne Verbist, un de nos meilleurs écrivains (Suzanne Lilar), n'a encore rien publié. Elle éprouve à l'égard de ses parents, dotés de personnalités exceptionnelles, des sentiments mêlés : "Pour moi, je les ressentais comme un apport : «S'ils l'ont fait, je peux y arriver», mais aussi comme une angoisse : «Pourrais-je faire aussi bien? Pourrais-je m'affirmer? Il y avait donc un envers et un endroit au fait d'avoir de tels parents. Mais ils nous ont donné à ma sœur et à moi une telle idée de la beauté et de la gaieté que la vie ne peut qu'en être illuminée." a-t-elle confié à Josiane Van (Le Soir Illustré, 18-01-90) Dès l'âge de 10-11 ans elle écrit de petits romans. Elle lit beaucoup : Tolstoï, Balzac, Rilke, Proust. En 1945, alors qu'elle n'a que 15 ans, paraissent ses Poèmes du dimanche avec un portrait par Félix Labisse, Éditions des Artistes. Ils reçoivent les encouragements de Marie Gevers et de Georges Bernanos. Elle part aux États-Unis à l'âge de 16 ans, dans une «finishing School»; elle s'y marie avec un professeur français dont elle a un enfant. A 19 ans, elle publie un premier roman qui fait scandale, Le Rempart des béguines, chez un éditeur enthousiaste, Julliard. Elle prend le pseudonyme de Mallet-Joris. Elle s'installe à Paris et publie une suite de romans, de biographies et d'autobiographies à un rythme régulier. Les très nombreux entretiens qu'elle a acceptés, tant à la télévision que dans les journaux et revues, ont popularisé sa figure et procèdent d'un parti pris tout à fait respectable : "Trois solutions s'ouvrent à l'écrivain actuellement : soit il dispose d'une fortune personnelle, alors il écrit ce qu'il veut et fait la promotion qu'il veut. Soit il ne fait qu'écrire et sacrifie 3 mois par an tous les 2 ans, à la «vente de son produit» en oubliant qu'il est l'auteur du livre. Soit, il a un second métier qui, forcément absorbe trop de temps, ce temps si précieux pour concevoir" bien a-t-elle confié à Virginie de Borchgrave L'Evénement (15-6-88) . Tout en se tenant à une discipline qui la place devant sa feuille dès cinq heures du matin jusqu'à treize heures environ, et en se ménageant rêveries, promenades, lectures et contacts, Françoise Mallet-Joris s'occupe activement de sa promotion. Trois mariages, deux divorces, quatre enfants, une conversion religieuse retentissante, la volonté d'assumer ses propres contradictions et toujours la même surprenante vitalité. Laissons à Françoise Mallet-Joris sa part d'intimité pour ne nous intéresser qu'à sa considérable bibliographie, ponctuée d'une série de prix littéraires et de son élection à l'Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique en octobre 1993.


PORTRAITS ET ENTRETIENS
Le Carnet et les Instants

« Écrire des deux mains, et que chacune écrivît le contraire de l’autre ». Un constat que Françoise Mallet-Joris exprime en se citant elle-même, lorsqu’elle fait le portrait de Suzanne Lilar. Nul doute que cet objectif qu’elle attribue à sa mère n’ait aussi été le sien puisque la diversité, parfois l’opposition interne de l’œuvre à écrire, jour après jour et pendant toute une vie, fut un souhait fondamental.
Lors de l’annonce de la mort de Françoise Mallet-Joris, à la fin de l’été, le 13 août 2016, furent diffusées de nombreuses informations bio- et bibliographiques, dans la presse et sur les réseaux, mais fut aussi republié son discours de réception à l’Académie Royale de langue et de littérature françaises, le…


BIBLIOGRAPHIE