Fanny GARIN, Natures sans titre, Angle mort, 2020, 12 €, ISBN : ISBN 978-2-9602174-6-9il reste du vert cette montagne sans bruit une carte postale glacéeExigence à sentir et à dire : ainsi entre-t-on dans Natures sans titre, le deuxième recueil de Fanny Garin – en synesthésie. Les impressions, par associations et correspondances, prennent la parole – au risque de la folie. Audacieuse, affranchie, verte (marque chimique des fous). Plus vraie que nature, comme on dirait d’un tableau, d’une photographie ou de la maîtrise de la composition de Fanny Garin.Au départ, la proposition a l’air simple : une peinture poétique d’une chambre avec fenêtre, sur un décor de montagne. Et, cependant, l’apparent minimalisme du sujet, aussitôt, se dérobe.…
Une fille à la rue : comment en parler sans tomber dans le piège de son propre regard, privilégié, de voyeur.euse ? C’est le défi ambitieux que Fanny Garin s’est lancé dans ce premier roman.Aussi, les hommes ou garçons auxquels elle s’adresse ne savent pas exactement ce que désire cette fille ; cigarette, argent, sexe ; ni ce que propose ce regard. Et la fille, elle, ne sait pas non plus ce qu’elle propose dans son regard. Nous avons eu des modèles ; nous reproduisons ; on nous a dit de battre des paupières ; alors nous battons des paupières ; et plus tard nous arrêtons de battre des paupières. Mais avant, nous ne savons pas ce qu’un geste contient, nous ne savons pas ce que contient notre regard. Et puis la fille veut seulement boire encore;…
Fanny GARIN, Des tueries et un film, Sabot, 2023, 136 p., 12 €, ISBN : 978-2-492352-13-3« C’est cela la fiction, ce corps mou, spongieux et rose pâle de porc aux pieds noirs. C’est cela la fiction, le polar, des fleurs jetées au corps du porc, des fleurs jetées autour et déjà fanées, flétries. On imagine n’importe quoi. »L’opus Des tueries et un film, de Fanny Garin, sous-titré « poème dramatique et documentaire », explose les digues de la représentation, aggrave la tension entre fiction et réel. Oscillant entre scénario de film, pièce de théâtre, poème, notes, ce livre est, littéralement, inclassable. Nulle autre voix que celle de Fanny Garin n’aurait pu livrer cette espèce de « polar sanglant agro-industriel ». Nulle autre maison d’édition que…
Karoo a le plaisir de recenser le deuxième recueil de la poétesse bruxelloise Fanny Garin ; audacieuse et superbe exploration du langage et des frottements de la vie.
Il faut dire qu’il ne paie pas de mine, le livre de Fanny Garin édité par l’Angle Mort éditions. Certes, c’est un bel objet, à la fois discret et fin, avec sa couverture anthracite, aux reflets mauves presque imperceptibles, parcourue, comme veinée, par une lithographie cyantine. Mais quand on plonge dans ses premières pages, on trouve ses quelques lignes, trônant sur des pages vides, caractéristiques de la poésie contemporaine. La poésie flotte, les accroches initiales sont à la fois simples et cryptiques ; elles posent un cadre : une montagne, une chambre, une poétesse, un corps, un lit, du désir…
Après deux magnifiques recueils (Des disparitions avec vent et lampe et Natures sans titre) et une tentative en prose (Porte de la Chapelle), Fanny Garin revient avec un ouvrage inclassable, Des tueries et un film, publié aux Éditions Le Sabot ; mélange détonnant de poésie, de théâtre et d’exploration documentaire.
Après deux magnifiques recueils (Des disparitions avec vent et lampe et Natures sans titre) et une tentative en prose (Porte de la Chapelle), Fanny Garin revient avec un ouvrage inclassable, Des tueries et un film, publié aux Éditions Le Sabot ; mélange détonnant de poésie, de théâtre et d’exploration documentaire.
Un abattoir en grève, les souffrances humaines et animales qui s’entremêlent, la lutte, ses limites et ses rêves… Ce n’est pas…