1955, Elvis Presley lance le rock, et j'en profite pour devenir le premier né d'une famille de 4 enfants.
(Ecole maternelle et primaire à Habay-la-Vieille)
Dès que mon instituteur libère sa classe, je m'en sauve par vaux et forêts. C'est au sein de la vallée des Lacs et des Châteaux que je m'épanouis. J'y trouve la sérénité et l'inspiration pour écrire poèmes et rédactions. Mon vieil enseignant conseille à mes parents de m'inscrire aux études latines à l'Isma d'Arlon. Changement de programme quand le préfet décrète qu'un élève issu d'une école rurale n'a pas sa place dans cette section. Je suis donc inscrit en moderne où les langues étrangères me font systématiquement prolonger mes études de 2 mois et parfois 12.
La vie facile de la fin des années soixante, m'habite. Led Zeppelin, Black Sabbath, liquettes et jeans à franches, je suis muté à l'internat de Carlsbourg par mes parents. C'est dans cette école que je redeviens étudiant et que je décrocherai le diplôme d'instituteur alors que j'étais obsédé par la nature, l'écriture et le dessin.
C'est dans cet établissement que j'ai rencontré des condisciples, et un professeur de français hors normes, qui vont me donner le goût à la littérature et façonner ma personnalité.
Ma bande d'adolescents est bercée par les musiques et les textes de Jonathan Livingston le Goéland, de Boris Vian ou de Catherine Ribeiro. Puis, jeune homme, je découvre progressivement Zola, Goethe, Gide, Camus,... malgré la mise à l'index par les frères de l'époque pour certains de ces auteurs. Je deviens un accro à la lecture. Mon professeur de dessin apprécie mes créations artistiques. Mon professeur de français doute de mes dissertations jusqu'au jour où, pour l'examen de maturité, ce dernier me donne une note d'excellence avec un petit mot «Cela n'a rien à voir avec le sujet mais c'est tellement bien écrit!». Entre-temps, j'ai conquis le coeur de ma belle grâce à mes longues lettres enflammées.
Tel l'homme de la Mancha de Brel, je deviens un personnage original, ne supportant pas l'injustice, en quête permanente de l'inaccessible. C'est dans cette optique que je pars, diplôme en poche, comme volontaire au Rwanda.
Deux ans dans ce pays m'ont permis de comprendre la naïveté de mes idéaux de sociétés identiques. De retour en Belgique, de nouveaux défis s'offrent à ma personnalité. Enseignant puis responsable d'une équipe éducative, mais également directeur d'école à la demande du service d'inspection. Un jour, je décide de reprendre des études en psychopédagogie pour élargir mes compétences,... Ma pédagogie se démarque avec comme obsession permanente d'élever les connaissances et d'ouvrir l'esprit de mes élèves. Dans cette optique, je pars avec ma classe, pendant mes vacances, 15 jours au Québec pour voir les baleines en récoltant la quasi-totalité des fonds. Je donne des conférences et des formations pour des parents et enseignants. Grâce à mes formations de musicien et de conteur, je crée des comédies musicales où mes anciens élèves se retrouvent et me suivront jusqu'à leur 18 ans. Je crée un centre thérapeutique pour enfants puis adultes fragilisés. Je m'engage dans différentes associations. Les portes de ma maison ne sont jamais fermées et chaque jour y entrent des gens cherchant du soutien,... Bien entendu, mon altruisme, mon fanatisme de «l'inaccessible étoile» dérangent. De nombreuses fois, il m'est conseillé de revenir dans les normes. Et la jalousie s'installe. Mes 4 enfants, que je ne vois que quand je pars en vacances en famille sur d'autres continents, grandissent. Tout cela fait, qu'un jour, ma bulle explose. Lassés, mon épouse et moi-même décidons de nous recréer. Nous vendons notre maison pour retrouver les racines de notre vie dans les champs de notre vallée. Et c'est ainsi que depuis quatre ans, je m'adonne à une de mes premières passions, l'écriture.
A travers mes romans, je resterai un auteur où le lecteur retrouvera les réminiscences de mon humanisme militant. «On ne se refait pas!»