Daniel Simon a de nouveau frappé. Le directeur des Éditions Traverse et l’auteur de nombreux livres de poésie, de théâtre et d’essais livre ici son nouvel opus poétique, Au prochain arrêt je descends, aux Éditions Les Carnets du Dessert de Lune.L’illustration de couverture de Pierre Duys et l’exergue de Paul Celan semblent annoncer la couleur : l’intention du poète ne sera pas de livrer une poésie mièvre ou aseptisée. En effet, le ton de Daniel Simon est celui de la révolte. La quatrième de couverture, un texte de Daniel Fano, avertissait déjà : ce livre s’adresse à ceux qui portent ce « refus de servir ceux qui veulent effacer la part d’humanité qui habite encore en nous ».Alternant prose et vers, le recueil s’ouvre sur une partie intitulée…
Bien rares sont les auteurs qui sortent tout armés de leur écriture première. La plupart tournent en rond interminablement. Ils effectuent des rites de passages, sacrifient aux idoles du jour, et suivent des pistes qui débouchent sur des sources taries. Soit qu’ils croient que la littérature est de la musique, soient qu’ils pensent qu’elle est un témoignage vécu, ils n’échappent pas aux apparences, c’est-à-dire à la répétition.Il est pourtant tout simple de remarquer que la littérature est une vision, soutenue par une langue intime, et happée par l’amour de la vérité. Pour en faire l’expérience personnelle, il suffit d’explorer quelques-unes de ces îles au trésor qu’on appelle les chefs d’œuvre.On ne devient pas écrivain parce qu’on a connu l’Asie…
Poète, dramaturge, nouvelliste, Daniel Simon traverse la littérature en électron libre aussi nourri de rêves éveillés que vigilant observateur des heurs et malheurs d’un monde qu’il aimerait plus juste et plus fraternel. C’est ce qu’il exprime au fil des pages de Ce n’est pas rien – Nouvelles et textes brefs, flânerie signifiante patronnée en exergue par Thomas d’Aquin : « il faut un minimum de confort pour pratiquer la vertu ». Ce qui d’ailleurs pourrait aussi se traduire par : il est plus aisé de se montrer intransigeant quand on vit dans le confort. L’ironie positive pratiquée par Simon, on la retrouve en force dans le texte qui clôt le recueil : une lecture-spectacle interprétée naguère au Château de Seneffe, intitulée Modeste proposition pour…
Daniel Simon, écrivain multiple et magister particulièrement actif dans la propagation de la lecture et de l’écriture, décline les beaux fantasmes de l’enfance sous les espèces d’une Autobiographie rêvée toute en images fortes et poétiques. Le texte central L’Ogre des cabanes précède Les fleurs en papier crépon, évocation romantique des souvenirs d’un séjour à la Mer du Nord vécu par le petit natif de Charleroi accompagné de sa maman. Retour à l’Ogre. Ce n’est pas rien d’être enfant, même et surtout si l’on est aussi cet Ogre qui hante son imaginaire et qui développe autour de lui un univers de lieux et de personnages « construits à partir d’un mot, d’une lumière, d’une couleur entrevue la veille« . Des sensations que l’Ogre griffonne au…
Un homme vit reclus dans sa cave de 10m2. Par le soupirail, il observe la vie d’en haut et note, dans un carnet, des bribes de ce qu’il s’y passe : la belle Madame Hirondelle avec ses talons, le gamin qui court et tombe souvent, cette autre dame avec toute sa marmaille… Il est le scribe du soupirail. Il mange peu et se nourrit exclusivement de denrées qu’il trouve dans les poubelles, au pied des immeubles ou à côté des grandes surfaces. La nuit, il marmonne et pense à sa famille qu’il avait encore, il n’y a pas si longtemps.Le deuxième jour, une jeune fille pleine de vie débarque dans sa tanière. Il semble surpris de sa présence, pourtant c’est comme s’ils se connaissaient. Qui est-elle ? Elle commence à préparer la tambouille avec lui : des bonnes frites bien…