Il fait bleu sous les tombes. Le titre – un brin de mystère, un soupçon de poésie – donne d’emblée le ton du premier roman de Caroline Valentiny, qui lance la rentrée littéraire d’hiver des éditions Albin Michel. Un premier roman choral, qui suit les parcours de Madeleine, la mère ; de Pierre, le père ; de Juliette, l’amie-amoureuse et de Noémie, la petite sœur, comme autant de lézardes creusées par une unique déflagration : la mort d’Alexis, un étudiant de vingt ans, dont le roman suit aussi les pensées post-mortem. Un livre à cinq voix, qui dans la brièveté de ses 180 pages, arpente aussi trois voiES.La première est celle du suspense et de l’enquête. Lorsque le corps d’Alexis est découvert, les autorités concluent au suicide. L’étudiant lui-même…
Il y a des souvenirs qui obsèdent, dont on aimerait se séparer, mais qui s’incrustent dans les moindres recoins de l’esprit. Il y a des souvenirs qu’on aimerait garder auprès de soi, s’y blottir le plus souvent possible, mais qui peu à peu échappent. Puis il y a des souvenirs qu’on a toujours gardés pour soi, qui sont murés en soi.Juliette, une vieille dame, passe ses journées installée à sa fenêtre. Elle tricote et regarde au loin, par-delà les champs et les vignes. Elle attend la visite de sa fille, Lise. Viendra-t-elle aujourd’hui ? Mais est-ce bien sa fille ? A-t-elle des enfants ? Depuis quelques temps, sa mémoire lui joue des tours et la fuit. Pourtant, dans le crépuscule, des souvenirs très précis lui reviennent. Celui d’un amour passé, d’avant Félicien,…