Caroline Valentiny

PRÉSENTATION
J’aime les histoires, toutes les histoires. Celles des livres, celles des films, celles des chansons, celles des gens, les tragiques, les comiques, les bizarres, les édentées, les jolies, les cassées, les victorieuses, les ordinaires. J’aime surtout les histoires qui ne vont pas de soi, qui surprennent, qui se cherchent et qui parfois se trouvent. Sinon j’aime le chocolat, le chant polyphonique, nager dans les lacs canadiens, marcher pieds nus sur le sable, parler d’autres langues, emmener mon petit garçon en balade, voyager en suivant le vent du moment et le goût du jour. J’aime écrire parce que je pressens que la vraie vie commence avec l’imaginaire. C’est là que naissent les rêves, les projets. En créant de toutes pièces un univers de fiction, on se met à l’écoute de ce qui dort au fond du monde. On le réveille à coups de crayon. Comme les peintres, les musiciens, les danseurs. J’aime écrire aux frontières du réel, là où se mêlent plusieurs vérités. Je crois que la vérité est toujours un voyage, entre soleil et pluie, comme la vie. Pour en revenir aux histoires, c’est peut-être pour cela que je suis devenue psychologue. C’est curieux parfois la manière dont se fabrique un chemin dans l’existence. J’ai moi-même eu longuement besoin d’être écoutée, et à présent c’est moi qui m’assieds avec les autres, et qui les écoute. J’aime chercher avec eux un fil qui tienne la route, tenter de les aider à écrire la suite de leur trame, de leur scénario intime. Je travaille avec des jeunes universitaires de 18 à 25 ans. C’est un âge qui me passionne. D’ailleurs c’est l’âge de mon jeune héros, Alexis. C’est le temps d’une alchimie délicate entre la fin de l’adolescence et le début de l’âge adulte. Il y a tant à faire pour devenir soi, et en même temps on est déjà, peut-être, plus soi que jamais. Lauréate d’une bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Bourse de création 2020
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Le Carnet et les Instants

Il fait bleu sous les tombes. Le titre – un brin de mystère, un soupçon de poésie – donne d’emblée le ton du premier roman de Caroline Valentiny, qui lance la rentrée littéraire d’hiver des éditions Albin Michel. Un premier roman choral, qui suit les parcours de Madeleine, la mère ; de Pierre, le père ; de Juliette, l’amie-amoureuse et de Noémie, la petite sœur, comme autant de lézardes creusées par une unique déflagration : la mort d’Alexis, un étudiant de vingt ans, dont le roman suit aussi les pensées post-mortem. Un livre à cinq voix, qui dans la brièveté de ses 180 pages, arpente aussi trois voiES.La première est celle du suspense et de l’enquête. Lorsque le corps d’Alexis est découvert, les autorités concluent au suicide. L’étudiant lui-même…


Le Carnet et les Instants

Il y a des souvenirs qui obsèdent, dont on aimerait se séparer, mais qui s’incrustent dans les moindres recoins de l’esprit. Il y a des souvenirs qu’on aimerait garder auprès de soi, s’y blottir le plus souvent possible, mais qui peu à peu échappent. Puis il y a des souvenirs qu’on a toujours gardés pour soi, qui sont murés en soi.Juliette, une vieille dame, passe ses journées installée à sa fenêtre. Elle tricote et regarde au loin, par-delà les champs et les vignes. Elle attend la visite de sa fille, Lise. Viendra-t-elle aujourd’hui ? Mais est-ce bien sa fille ? A-t-elle des enfants ? Depuis quelques temps, sa mémoire lui joue des tours et la fuit. Pourtant, dans le crépuscule, des souvenirs très précis lui reviennent. Celui d’un amour passé, d’avant Félicien,…