Après Bye bye Elvis (2014), qui retraçait la descente aux enfers et le décès de la grande star, Caroline De Mulder revient en terres mosanes et elle y décline un polar sombre à l’issue improbable. Sur les talons d’un policier, elle nous entraîne dans une enquête aux indices dispersés et aux contours indécis.Tout débute avec les craquements d‘une villa prête à s’écrouler dans laquelle s’apprête Lies, une jeune femme qui ignore le danger qui la menace. Sans que nous sachions ce qu’il advient d’elle au terme du compte à rebours, l’effondrement se produit et mobilise les services de secours. À leur suite, le Luitenant Frank Doornen arrive sur les lieux et débute une enquête qui prend vite une tournure impossible. Ce qui est certain, c’est que l’immeuble…
Dans la chambre de ce luxueux hôtel, l’homme nu est ligoté et bâillonné sur le lit. De l’autre côté du gun, le revolver, qui le menace, il y a une adolescente de presque 16 ans, Bambi, Hilda de son prénom, Dada pour sa mère. Le vieil homme a été attiré par le biais d’un site de rencontres, de sugardating. Bambi, aux yeux de biche, ne supporte pas qu’on la touche, mais elle apprécie l’argent liquide, la montre, l’ordinateur et tout ce qui est monnayable. Elle se sent victime et estime avoir le droit de prendre tout ce que l’on ne lui donne pas gratuitement : « C’est pas ma faute, Leï, pas la tienne. Faut jamais l’oublier. On est des putains de victimes. On a tous les droits. ». Le gun qui la sert si bien et qu’elle chérit est tout ce qui lui reste de son…
La personnalité d’Elvis Presley est paradoxale. L’idole adulée par des fans souvent hystériques, le personnage hyper médiatisé, inaugure une voie originale dans le paysage culturel américain. Mais sa vie privée est un désastre. La notoriété et la richesses venues si vite ne peuvent lui faire oublier le pauvre qu’il était. Il reste dans une relation fusionnelle avec sa mère et dans le souvenir de son jumeau mort à la naissance. Le personnage est donc complexe. Dans Bye Bye Elvis, Caroline De Mulder tire parti des nombreuses zones d’ombre de la vie et de la carrière du chanteur et acteur, pour comprendre ce qui peut expliquer le devenir des idoles.Ainsi, elle montre les différentes formes de pressions qui s’exercent sur Elvis Aaron. Celle du producteur d’abord, le colonel…
Caroline De Mulder ne se laisse pas enfermer dans un genre. Depuis Ego Tango (prix Rossel 2010), chacun de ses romans explore un nouveau territoire. Nous sommes cette fois en 1944, à la fin de l’été, dans la campagne bavaroise. Coupé du monde, un centre Lebensborn (littéralement, « Fontaine de vie ») voit se croiser les destins de trois personnages ; c’est à travers eux que l’autrice peint, sans dessein d’exhaustivité, cet univers de talc, de linge blanc et de bois verni, facette concrète des politiques natalistes et eugénistes du régime nazi. Il y a Renée, qui est française, tondue et sans nouvelle du soldat dont elle attend l’enfant ; il y a la consciencieuse Helga, une sœur du Secours populaire national-socialiste ; et il y a Marek, le déporté qu’elles n’aperçoivent…