Voilà plus de quinze ans que ses lecteurs attendaient un nouveau livre de Carino Bucciarelli. Leur patience a été payante puisque 2018 voit la sortie d’un recueil de nouvelles, Dispersion, de très bonne tenue.Carino Bucciarelli commence son recueil avec le texte qui lui donne son titre, une histoire incroyable dans le plein sens du terme puisque, dans un cadre anodin, il nous présente un homme qui se liquéfie membre après membre au contact de saletés. Le récit est vécu comme un cauchemar et l’auteur interpelle au final son lecteur, l’impliquant dans le frisson qu’il provoque. La suite est du même tonneau avec des nouvelles relativement courtes d’une rare efficacité. Le réel implose de partout dans ces histoires où tout est possible : un rapace qui parle, une relation…
Un triangle mystérieux règne au centre de la littérature : la relation entre le lecteur, l’auteur et le narrateur. Les personnages sont les médiateurs de cette complicité triangulaire. Et souvent, la question qui se pose est « D’où viennent–ils ces sacrés personnages ? » Sont-ils issus de ce que nous nommons familièrement le réel (le vrai ?) ou pures fictions, ce qui en soi est aussi contestable. D’où surgissent ces fictions sinon de vraies constructions humaines passées par le filtre de l’expérience intime de l’auteur?Carino Bucciarelli vient de publier un nouveau roman, Mon hôte s’appelait Mad Waldrom, qui me semble un de ses plus beaux livres. Un roman-mystère construit autour de cette question magique : qui de nous invente l’autre ? Les personnages…
La cohabitation pacifique ou terrible entre les oiseaux et des hommes a déjà été traitée depuis des millénaires dans la littérature, la poésie, la musique et, plus récemment, le cinéma… Les oiseaux sont des figures mythologiques, des formes de pythies annonçant des destins obscurs… Là où vont les oiseaux et les dieux ne peuvent aller les hommes, disaient les Grecs…Les apparitions d’oiseaux annonciateurs de catastrophe ou de salvation sont une des dimensions fortes du dernier roman de Carino Bucciarelli, Nous et les oiseaux. Disons-le tout de suite, c’est un coup de maître !L’auteur, par ailleurs poète de haut vol, est là dans la parfaite maîtrise de son art, celui des jeux de transfuges d’un univers à l’autre, d’une parallèle à l’autre dans une logique…
Carino Bucciarelli est un écrivain qui chemine hors des sentiers battus. Métallurgiste, puis enseignant dans une école qualifiante industrielle, il est aussi poète, romancier et nouvelliste. Ses travaux de plume lui ont valu une reconnaissance dans le monde des lettres, dont notamment le prix Lucien Malpertuis, de notre Académie royale de langue et de littérature française, qui lui a été décerné en 2020 pour l’ensemble de son œuvre poétique.Avec ses Petites fables destinées au néant, il nous donne de brefs textes en prose qui déclinent une thématique qui lui est chère et il réalise un défi littéraire qui force le respect. Non qu’il y ait en soi une prouesse à satisfaire aux seules contraintes de la brièveté, mais bien parce qu’il y procède à un travail de déconstruction…
Un prisonnier est libéré. Pourtant, ce n’est pas la joie qui l’habite. Il se sent dans un étonnant état de détachement par rapport aux choses. Et quand il sort, tout vacille. Ce n’est pourtant pas dû à son incarcération de sept ans qui l’aurait coupé de la vraie vie et aurait causé des problèmes d’adaptation. C’est plutôt la réalité qui vacille. Tous les gens qu’il rencontre se ressemblent. Les lieux perdent leur identité ; une maison peut être transférée à l’identique d’une ville à une autre. Louvier va donc faire l’expérience de l’étrangeté.C’est sous ce signe que se place le roman de Carino Bucciarelli, Le symbole de l’infini. La logique de la réalité quotidienne est mise à mal. Le monde devient de plus en plus incohérent. Une chose ou…