Nous apprenons le décès du collagiste et écrivain André Stas. Il avait 73 ans.
André Stas est né à Rocourt le 19 novembre 1949. Diplôme de philologie romane de l’Université de Liège, il a présenté un mémoire consacré à l’aphorisme, un genre auquel il s’adonnera lui-même par la suite.
Subversif, affectionnant l’humour, il était lié à l’univers des pataphysiciens et des surréalistes. Il était également l’un des incontournables du Cirque Divers. Plasticien autodidacte, il a particulièrement excellé dans l’art du collage, qui lui a valu une reconnaissance internationale.
Il a aussi pratiqué le collage dans le domaine littéraire. Cent nouvelles pas neuves, paru aux éditions Galopin en 2005, est un recueil…
C’est trop peu dire que de définir André Stas comme un ‘pataphysicien (n’oublions pas l’apostrophe introductive, aussi indispensable qu’un porche à une cathédrale bien qu’elle n’ait d’autre fonction que de susciter d’interminables querelles entre aficionados sur le non-sens qu’elle incarne). ‘Pataphysicien certes, mais aussi collagiste, surréaliste, poète, aphorismophile et, en fait, pratiquant toutes les facettes de l’art de fourrer ses doigts taquins dans les trous de nez de la littérature. Et voici qu’après un premier opus du genre, c’est un « Second cent de nouvelles pas neuves » qu’il fait rouler sur le tapis de jeu. Rappelons que ce titre, comme le précédent, fait référence aux Cent nouvelles nouvelles, premier recueil du genre en français,…
On peut rire aux larmes, et de tout, et de rien… mais pour rédiger un traité de savoir-rire, il faut dénicher l’arme et l’avoir bien en main. L’entretenir. Depuis plus de quatre décennies, André Stas, « ce chiffonnier muni de son crochet » – comme le décrivait en 1981 Scutenaire dans sa préface à une exposition de collages au Salon d’Art, chez Jean Marchetti – a toujours trouvé matière à confectionner ses flèches et couteaux, aiguisés, effilés, enduits d’un secret mélange de curare, de houblon et d’eau de Spa, pour atteindre ses cibles. Les collages de Stas, nés dans la parfaite connaissance de ses prédécesseurs surréalistes, ont acquis très vite une autonomie personnelle, que Jacques Lizène définissait comme « des enluminures libres ». À la…
« Le temps d’apprendre à vivre, on est mort de fatigue. » « Jadis, je disais ‘Je vais mourir un jour’, maintenant ‘un de ces jours’ ». Et fidèle à lui-même, entêté jusqu’à l’os, c’est ce qu’a fait André Stas, qui a rompu les amarres le 26 avril dernier, ou si l’on préfère, s’est « définitivement occulté » (soit le 7 Palotin 150) pour ceux qui partagent avec lui les préceptes aussi sérieux que dérisoires du Collège de ‘Pataphysique. Avant de prendre le large vers le grand rien et de laisser désemparés tous ses proches et ses ami/es, ce grand manipulateur des images et des mots, collagiste très tenté et praticien graphomaniaque des causes désespérées, eut néanmoins le temps de signer un dernier bon à tirer : celui de Je pensai donc…