Douze ans. La littérature est souvent histoire de patience : il aura fallu attendre douze ans pour pouvoir lire un nouveau roman d’Alexandre Millon qu’on avait découvert avec, notamment, Mer calme à peu agitée, paru au Dilettante ou Sumo sur brin d’herbe, paru au Grand Miroir. Mais le temps éditorial coïncide rarement avec le temps de l’écriture et, si Alexandre Millon n’a plus publié durant plus d’une décennie, il n’en écrivait pas moins. La preuve noir sur blanc avec la sortie de son dernier roman, Le périmètre de la vie, aux éditions Murmure des soirs.Au cœur de ce livre, Thomas, écrivain inconnu, humaniste déçu, doux grincheux, veuf de Rachel, « l’hélice de sa vie », raconte cette perte, se souvient des heures de bonheur, évoque son périple pour…
Douze ans. La littérature est souvent histoire de patience : il aura fallu attendre douze ans pour pouvoir lire un nouveau roman d’Alexandre Millon qu’on avait découvert avec, notamment, Mer calme à peu agitée, paru au Dilettante ou Sumo sur brin d’herbe, paru au Grand Miroir. Mais le temps éditorial coïncide rarement avec le temps de l’écriture et, si Alexandre Millon n’a plus publié durant plus d’une décennie, il n’en écrivait pas moins. La preuve noir sur blanc avec la sortie de son dernier roman, Le périmètre de vie, aux éditions Murmure des soirs.Au cœur de ce livre, Thomas, écrivain inconnu, humaniste déçu, doux grincheux, veuf de Rachel, « l’hélice de sa vie », raconte cette perte, se souvient des heures de bonheur, évoque son périple pour retrouver…
Pour les Montois curieux de leur belle ville, le titre du dernier livre d’Alexandre Millon, 37 rue de Nimy, publié aux éditions Murmure des soirs, évoquera l’adresse d’une demeure bourgeoise remarquable et un haut lieu de la culture littéraire depuis qu’il a été rénové. Pour les autres, il aura le mérite de les intriguer. Quant au sous-titre, Les incroyables Florides, il parlera aux rimbaldiens acharnés, qui se souviendront des vers du Bateau ivre : « J’ai heurté, savez-vous, d’incroyables Florides/Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux/D’hommes ! »
L’auteur du beau 37 rue de Nimy (2019, prix Emma Martin du roman) réalise d’emblée le grand écart. Entre audace et humilité. Dès la couverture, il se place sous l’égide d’un géant, Émile Verhaeren, auquel il emprunte le titre d’un recueil poétique, une épigraphe et, par connotation, un ancrage dans une littérature de cimes. Mais un court préambule vient contrepointer l’élan en affichant l’échec et le doute :La première version de ce texte s’est effondrée. (…) Je n’avais pas la foi ni le bagage pour attaquer la matière en essayiste, en érudit, en philosophe. Quelle matière ? Alexandre Millon a ressenti la nécessité de se lancer dans un projet au noyau fort mais aux contours indistincts. Loin du roman, de la fiction. Pas vraiment une autobiographie…