L’aventure est grande, dense, jules-vernienne : c’est un roman d’exploration où l’on course le diamant, le coltan, l’uranium, l’enfance, la filiation, l’amour. Il y a dans L’homme qui dépeuplait les collines un luxe d’humanité dont on se doute que la réalité est beaucoup plus dure sur place, au Congo, Sud-Kivu, en pleine jungle rongée par l’avidité des uns et la survie des autres.Bientôt, la vallée offrit au regard une multitude de petites alvéoles de boue, autant de bassins de décantation, guère plus grands qu’une baignoire, dans lesquels s’affairaient des taches rouge, bleu, jaune ou blanc, les couleurs des tee-shirts et chemises des enfants occupés à trier le minerai d’or dans leurs batées.La narration est très réfléchie, bien ficelée, fermement…
Journaliste de terrain et enseignant à l’UCL, Alain Lallemand a effectué nombre de reportages dans les régions en proie à la guerre ou aux troubles internes. Notamment en Colombie où son approche des FARC (les Forces armées révolutionnaires) a nourri la substance de son dernier ouvrage Et dans la jungle Dieu dansait, un roman dont l’aspect documentaire n’est pas le moindre intérêt.Il place au centre de l’action deux jeunes gens dans la vingtaine, Théo le Belge – le narrateur – et Angela, la franco-colombienne. Lui, toujours en quête de justice sociale et membre d’une cellule activiste (qui n’est pas sans rappeler les CCC d’autrefois), a fui la Belgique et gagné la Colombie après avoir participé à une opération foireuse où le sang a coulé. Angela, plus…
Alain LALLEMAND, Ce que le fleuve doit à la plaine, Weyrich, coll. « Plumes du coq », 2023, 420 p., 23,50 € / ePub : 18,99 €, ISBN : 978-2-87489-923-2Les grands reporters font-ils de bons romanciers ? Kessel ou Hemingway nous ont montré que oui et ô combien. En Belgique, Alain Lallemand s’inscrit dans leur sillage avec plusieurs romans qui tissent grande Histoire et histoires intimes à partir de ses missions de correspondant de guerre, principalement pour Le Soir, en Yougoslavie, Colombie, Afghanistan, etc. Ou en Crimée. Alors que les villages de la steppe se préparent à la fête du printemps, l’ambiance est lourde en cette fin d’hiver 2014 en Crimée. Le corps mutilé d’un jeune homme a été repêché dans l’embouchure de la Sablynka par Kash et ses compagnons.…
Théo est un jeune anarchiste belge. L’Europe le désole et bride son envie de bâtir un monde neuf
— « du passé faisons table rase », comme disait Pottier. Il décide, après un petit attentat à la bombe qui jette la police à ses trousses, de traverser l’Atlantique pour se battre avec les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie). Sa route croise alors celle d’Angela, belle jeune femme, ancienne compagne d’un guérillero et rédactrice d’un blog radical soutenant la révolution. Le lecteur suivra, tout au long d’Et dans la jungle, Dieu dansait, leur périple à travers le maquis colombien, leur rencontre avec les révolutionnaires, leurs combats et leurs défaites.
Le roman d’Alain Lallemand ressemble à ces livres d’aventure de la première moitié…